12M² / 26M³ : Première Exposition
La galerie Ariane C-Y consacre sa première exposition éphémère au sculpteur Samuel YAL.
Samuel YAL est né en 1982, à Lyon. Il habite et travaille à St-Cloud. Originaire d’Annecy, le sculpteur a étudié à l’École Nationale des Arts Appliqués et de l’Image de Chambéry, puis à l’Université Paris I.
Il expose régulièrement depuis 2004, principalement en France.
Samuel YAL partage son temps entre la sculpture et le cinéma d’animation. Ses deux activités s’entremêlent dans son nouveau projet de court-métrage NOEVUS.
L’exposition retrace cinq années de création de 2009 à 2014. Son titre fait référence à la surface et au volume de l’atelier du sculpteur : 12 m² / 26 m3. Samuel YAL met à profit cet espace réduit pour sculpter des œuvres variant de quelques centimètres à plus de deux mètres. Telle Alice au Pays des Merveilles, la sculpture emplit soudainement tout le volume de l’atelier, puis se réduit à quelques fragments minuscules. Ce jeu d’échelles parfois contradictoires donne son souffle à l’atelier. L’espace semble s’agrandir ou se contracter dans une respiration organique.
Les étagères s’alignent le long de deux murs, divisées par des planches. Sur ces côtes s’amoncellent œuvres, outils, moules en plâtre, crânes, os et boîtes. Ces dernières renferment des tessons imbriqués, traces des expériences du sculpteur. Samuel YAL utilise la porcelaine de manière autodidacte. Chaque essai est numéroté et vient s’ajouter à la masse siliceuse.
Au centre de l’atelier, le four cylindrique bat, tantôt brûlant, tantôt froid. Un établi file sur un pan de mur et sert de bureau comme de plan de travail. Les entrailles de l’atelier s’y trouvent : outils, notes, petits objets de toutes sortes et bien sûr les œuvres en cours. Les murs sont tatoués de croquis et de phrases. Le reste de l’espace est occupé par quelques sellettes. Sur ces jambes de bois, les œuvres passées voisinent avec les projets, pensées prêtes à être expirées.
Modeler, répéter, mouler, reproduire, rétrécir, fragmenter, rassembler, circonscrire, suspendre… Autant d’actions et de gestes qui envisagent la sculpture comme un processus de mutation de la forme. Autant d’outils qui permettent de s’approprier l’espace : celui de l’œuvre mais aussi celui du corps du spectateur (Head Air Space).
Avec les moyens les plus ancestraux associés à la sculpture et plus particulièrement à la céramique, pointer une dimension immatérielle, rendre palpable l’espace (21g).
La «dimension immatérielle» serait l’énergie qui meut la forme ou qui modèle le corps, c’est également l’énergie qui le maintient en forme (Éclat, Présence) ou qui s’échappe de la matière comme pour en brouiller la limite (Impression). C’est enfin l’énergie qui détruit, éclate (Dispersion) et dissout la matière en même temps qu’elle la démultiplie (Dissolution), désignant dans le même temps un espace constitué de vide.
La répétition du visage, de son modelage, de son moulage, de son tirage n’est là que pour désigner l’impossibilité de la représentation du visage lui-même (Éléments). Le visage revient ainsi comme le viatique de la présence du corps tout entier, en même temps qu’il en pointe l’absence et la disparition (Memento Mori).
Les œuvres présentées dans cette exposition ont surgi de 12 m² / 26 m3.