EX NATURA / Guillaume CASTEL et Raphaël THIERRY / PARIS

EX NATURA / Guillaume CASTEL et Raphaël THIERRY / PARIS

 

EX NATURA

GUILLAUME CASTEL et RAPHAEL THIERRY

 

La galerie Ariane C-Y a le plaisir de vous inviter à une exposition consacrée à deux de ses artistes : Guillaume Castel et Raphaël Thierry.

80, rue de Turenne
75003 PARIS

Jeudi 31 mai : 18h – 22h 
Vendredi 1er juin : 11h – 22h 
Samedi 2 et dimanche 3 juin : 11h à 19h

Jeudi et Vendredi, cocktail à partir de 18h. Sur invitation uniquement.

Demande d’invitations : galerie@arianecy.com

La Galerie Ariane C-Y présente Ex Natura, une exposition consacrée à Guillaume Castel et Raphaël Thierry. Les deux artistes de la galerie offrent au public une sélection de leurs œuvres les plus récentes.
Ex Natura regroupe des sculptures de Guillaume Castel, à découvrir en regard des huiles sur toile ou bois de Raphaël Thierry.

CATALOGUE EX NATURA – Guillaume CASTEL et Raphaël THIERRY

 

 

« Every generation looks differently. Of course you can still paint landscape – it’s not been worn out. »

David Hockney (1)

Peindre ou sculpter le paysage, voilà ce qui occupe tant Guillaume Castel que Raphaël Thierry. Pourtant ni l’un ni l’autre ne vise une représentation mimétique de la Nature. S’ils travaillent tous les deux ex natura, littéralement « d’après nature », c’est qu’ils en extraient le sujet de leurs œuvres. Il ne s’agit pas d’entendre l’expression dans l’acception consacrée par l’Histoire de l’Art. Guillaume Castel et Raphaël Thierry dépassent la reproduction observée et figée directement « sur le motif ». Car leurs œuvres procèdent autant d’une intense observation de la Nature que d’une expérience sensorielle et affective globale.

Les deux artistes ont fait le choix de créer dans des lieux relativement retirés, du moins du point de vue centré de la vie urbaine contemporaine et du marché de l’art. Guillaume Castel vit et travaille en baie de Morlaix. Son atelier est situé à l’entrée d’un village, entouré par un jardin, un potager, un verger. Raphaël Thierry quant à lui a préparé l’exposition dans son atelier près d’Avignon. La masse de l’atelier-usine émerge au milieu de prés d’herbes hautes, à l’abri d’immenses arbres. Dans les deux cas, le pays choisi est celui de l’enfance, de la famille. Il porte en cela une charge autobiographique et se trouve imprégné par la mémoire de l’artiste.

Guillaume Castel et Raphaël Thierry partagent ainsi ce choix : Vivre de paysage, selon le titre de l’essai de François Jullien. Le philosophe y développe une définition nouvelle du paysage, non plus « partie d’un pays que la nature présente à un observateur» (selon la définition de paysage du Robert), mais lieu « en tant que ressource où vivre peut infiniment puiser » (2).

L’exposition regroupe ainsi un ensemble d’œuvres Ex natura, comme jaillies de la nature. Guillaume Castel et Raphaël Thierry y explorent tous les deux le thème de l’eau. Le sculpteur glisse de ses graines imaginaires à un herbier aquatique d’algues mouvantes. Le peintre se concentre sur le paysage reflété dans l’eau, interprété et déformé par la Nature elle-même. Les deux artistes se placent à la frontière entre figuration et abstraction. Ils partagent une même quête : capter la lumière et enclore la vie dans la matière. Le sculpteur utilise le bois et le métal, martèle, imprègne une forme, oppose les surfaces. Le peintre superpose les charges, les couches d’huile, les glacis, qui tour à tour effacent et révèlent le motif.

Le regard alterne entre une déambulation à l’intérieur de la surface plane de la toile et celle physique au milieu des sculptures parfois monumentales. Le promeneur y assouvit une biophilie salvatrice dans l’espace clos de la galerie, autre forme du jardin contemporain.

1. A Bigger Message conversations with David Hockney, Martin Gayford, Thames and Hudson, 2016, London.
« Chaque génération regarde différemment. Bien sûr que l’on peut encore peindre des paysages – le sujet n’a pas été épuisé.»

2. Vivre de paysage, François Jullien, éd. Gallimard, 2014.