Né le 07/12/1980. Vit et travaille à Plouégat-Guérand (29).
DÉMARCHE :
Depuis près de vingt ans, Guillaume Castel sculpte la Nature qui l’entoure. Originaire de la baie de Morlaix, il s’intéresse très jeune à la botanique. Passionné, il observe et étudie les plantes, leurs structures, leurs motifs. Ses connaissances étendues lui permettent de se détacher d’une reproduction littérale. Il extrait de son environnement des formes et des rythmes qu’il fixe dans ses sculptures.
Jeune, Guillaume Castel découvre le Land Art d’Andy Goldsworthy. Il admire aussi les grands sculpteurs du XXe siècle, de Brancusi à Venet, en passant par Moore et Serra. Ces références constituent l’univers mental de l’artiste en Sculpture.
Guillaume Castel aime se confronter à la matière. Il utilise des matériaux industriels principalement le bois et le métal. Il connaît la provenance du bois, l’histoire de la forêt dont il est extrait, les propriétés des essences. Avec le métal, l’artiste explore des défis techniques, celui du passage au monumental par exemple ou une soudure complexe.
Ses œuvres naissent de ce paradoxe : le vivant fixé dans des matériaux industriels. Car la poésie des œuvres de Guillaume Castel émane de leurs formes organiques. Le jeu sur la matière brute vise à capter la lumière. L’artiste reprend aussi un principe végétal universel en opposant intérieur et extérieur. Les surfaces lisses ou martelées, polies, laquées ou cirées, brutes ou travaillées par les gestes répétés, constituent la signature de l’artiste. Sur leurs arêtes, à l’équilibre, de fines silhouettes se détachent. La forme pleine s’évide, s’incurve, sans jamais se briser.
L’artiste a longtemps traduit la beauté minuscule des graines, porteuses des merveilles et des fugacités du vivant. Il explore ensuite leurs mouvements. Depuis 2018, des algues tirées des profondeurs de la mer complètent l’herbier imaginaire de l’artiste.
« La sculpture de Guillaume Castel est impulsive. La couleur est son fil conducteur. La source de son œuvre jaillit en son pays natal. Un pays natal qui s’apparente à un estuaire, à cette relation entre la terre et la mer. […] Bois, acier et béton, poli, moulé, se plient, se contorsionnent, perdent en brutalité, en robustesse, gagnent en douceur, en finesse et en fragilité. De là naît le charme, ce magnétisme exercé par ces œuvres à l’élégante simplicité. Les installations entrent en conversation avec l’architecture mais aussi avec le paysage. Les pièces monumentales ou plus minimalistes s’inspirent du végétal, du minéral, évoquent la germination, l’éclosion. Guillaume Castel aime à jouer sur l’opposition des matières naturelles et industrielles que représente le contraste entre le bois et l’ardeur d’un vert, d’un rose ou d’un bleu très vif, très puissant, comme une laque appliquée sur le cèdre ou le pin calciné. »
Chloé Batissou